Tribunes libres – Octobre 2023

Tribunes libres – Octobre 2023

Tribune libre
Publié le 29 septembre 2023 Modifié le 8 novembre 2023

Sommaire

Tribune de la majorité

Les finances de Sèvres
La dernière note de conjoncture sur les finances locales publiée fin septembre confirme les alertes des maires : la santé financière du secteur public local se fragilise et subit un bouleversement radical jamais connu depuis quarante ans. En premier lieu, il convient peut-être de rappeler une tendance de fond que subit Sèvres depuis des années : la baisse continue des dotations reçues de l’état et la hausse de ses prélèvements pour abonder les fonds de péréquation mis en place au profit des « villes pauvres ». C’est ainsi que, de budget 2014 à budget 2023, la ville a perdu l’équivalent de 24% de ses ressources fiscales, et 26 millions d’euros en perte cumulée. Mêmes si les finances de notre Commune sont extrêmement « saines » comme le relevait le dernier rapport de la chambre régionale des comptes, elles ont connu plusieurs chocs massifs en 2023 : augmentation des prix des contrats de prestations de services, des prix de l’énergie et des produits alimentaires, crise du marché immobilier, dégel du point d’indice de la fonction publique. Ainsi, les coûts d’achat de l’énergie ont explosé à hauteur de 1 700 000 euros, soit l’équivalent de 10% de ses nos recettes fiscales. Les revalorisations du SMIC et des traitements de la fonction publique, décidées par le gouvernement, représentent un coût annuel de près de 6,75% de nos recettes fiscales.
Au total, en agrégeant le désengagement continu de l’état et ces chocs plus récents, la ville a perdu l’équivalent 40% de ses recettes fiscales.
Jusqu’à cette année, grâce à une recherche permanente d’économies sur les dix dernières années, la ville a pu résister à ces chocs successifs sans augmenter son taux d’imposition. C’est ainsi que, depuis 2013, elle a réduit de 10% ses effectifs et de près de 30% sa consommation énergétique. Parmi les 39 villes équivalentes de la Métropole, Sèvres était en 2021 la 5e commune avec l’effort fiscal le plus bas.
C’est dans ce contexte que la ville n’a eu d’autre choix que de relever le taux de sa taxe foncière cette année (+20%). Cette hausse ne sert à qu’à reconstituer la moitié des marges que le désengagement continu du l’État depuis dix ans et le contexte inflationniste de ces deux dernières années nous ont fait perdre, l’autre moitié a été financée par les économies réalisées. Elle ne servira pas à financer le réaménagement à venir de notre centre-ville pour laquelle nous avons d’ores et déjà provisionné l’apport budgétaire municipal nécessaire (20 millions d’euros). Elle ne finance pas non plus nos travaux dans l’espace public, ceux-ci étant intégralement financés par GPSO et le Département.
Il n’y a aura pas d’autre augmentation de ce taux durant toutes les prochaines années.

L’équipe de la majorité
(29 élus non-inscrits ou membres de LR, du MoDem, de RE et de l’UDI)

Tribunes des oppositions

Groupe Sèvres en transition

Vive le sport associatif

Le forum des associations aura encore été l’occasion de confirmer le dynamisme associatif à Sèvres. Qu’il nous soit permis de mettre en lumière les associations sportives qui offrent un modèle particulièrement généreux d’engagement au service de tous. Un modèle qui échappe à la fameuse loi de marché avec son « je paye donc j’ai des droits ». Saluons ici un principe tout autre où le bénévolat est la base de la participation et apprécions ce qu’a d’exceptionnel cet exemple de savoir vivre ensemble, à contre-courant d’une société si marquée par les échanges financiers…
Dans ce contexte, le rôle de la mairie est alors de favoriser ce dynamisme et l’aider par exemple en garantissant des locaux adaptés et maintenus, en suppléant le plus possible aux charges de fonctionnement et pourquoi pas à certaines tâches administratives comme la comptabilité afin que les associations se consacrent le plus possible à leurs missions sportives. Mais l’ambition d’une mairie devrait aller au-delà, notamment en rétablissant de la justice sociale et en favorisant l’accès pour tous aux associations quels que soient les revenus, en dynamisant les pratiques non encadrées par des fédérations ou des clubs : la marche, le jogging, le vélo en sont des exemples, enfin en favorisant le sport comme élément clé de notre santé prioritairement pour les enfants à l’école mais aussi dans la vie de salariés à Sèvres, dans les situations de convalescence et au-delà dans notre vie de tous les jours.
Pourquoi ne pas profiter de ce formidable moment que seront les JO en France pour repenser le sport à Sèvres et se donner une ambition de ville sportive au-delà de l’éducation à la pratique sportive des enfants et de la fabrique de champions ? La gestion du sport est très révélatrice de la société qu’on défend.
Nous proposerions d’instaurer un véritable « bureau des sport » à la mairie (à contresens de la réduction des effectifs tant vantée par note actuelle équipe et donc de réduction de Service Public), réunissant les équipes réparties dans différents services (équipement, développement urbain, enfance & jeunesse,…) afin d’avoir une réflexion globale sur la ville déclinée en actions : mettre en place des politiques de quotient familial ou chèques sport comme cela existe si souvent dans d’autres villes, maintenir voire équilibrer les subventions de fonctionnement aux associations ( réduction de -25% depuis le début de la mandature sous couvert des difficultés financières de la mairie et de trésoreries disponibles des associations), assurer des équipements sportifs dans les écoles afin de soutenir les équipes pédagogiques bien démunies face au plan « savoir rouler à vélo » et « 30 min quotidien ».
Poursuivons le rêve ?

Catherine Candelier, Jean Duplex, Anne-Marie de Longevialle Moulaï, Luai Jaff, Lucile Gasber-Aad
sevresentransition2020@gmail.com

Pour Sèvres

La réunion publique du 13/09 a montré les incohérences de cet énorme (44 M€) nouveau projet de centre-ville. Son financement par le solde de la vente de la SEMI, des aides et des revenus à trouver, suffira-t-il ? Tient-il compte des augmentations à venir des coûts du BTP ? Ils ont déjà progressé de 30%. Notre taxe foncière augmente de 25% en 2023 pour contrer le doublement des coûts de l’énergie. Ne serait-il pas plus avisé d’adopter un projet d’embellissement moins onéreux du centre-ville et de lancer un programme ambitieux d’efficacité énergétique et de lutte contre les effets du réchauffement ?
Lire poursevres.fr !

Denis Moron