Tribune libre – Octobre 2022

Tribune libre – Octobre 2022

Tribune libre
Publié le 6 octobre 2022 Modifié le 13 octobre 2022

Sommaire

Tribune de la majorité

Le visible et l’invisible
La ville de Sèvres s’est engagée depuis de nombreuses années pour économiser l’énergie et moins solliciter les ressources naturelles. Bien souvent ces investissements sont invisibles. Ils sont pourtant essentiels.
Il en est ainsi par exemple des 17,5 kilomètres de câbles électriques souterrains changés sous nos rues, des 4,6 kilomètres de canalisations d’eau également renouvelées depuis 2012 et des 4,7 kilomètres de réseaux d’assainissement réhabilités depuis 2014. Tous ces investissements sont souterrains et onéreux (plus de 20 millions d’euros !), c’est pourquoi bien des collectivités ne les réalisent pas en priorité tant il est vrai que les investissements visibles attirent davantage la reconnaissance que ces travaux ingrats qui entraînent presque systématiquement des embarras de circulation. Il en va différemment à Sèvres.
Ces travaux, pour invisibles qu’ils soient une fois réalisés, sont tout à fait intéressants au niveau de la transition écologique de notre ville. C’est ainsi que, de 2018 à 2021, le taux de rendement de notre réseau sévrien d’eau potable (indicateur des fuites) est passé de 87.40% à 91.90%. C’est également grâce à ses investissements que la consommation électrique de notre éclairage public a baissé de 67% en 8 ans, diminuant du même coup la pollution lumineuse à Sèvres.
La modification de notre PLU en 2019 pour renforcer les obligations de pleine terre pour les constructions neuves participe également de cette dynamique vers une ville plus durable.
Naturellement, ces investissements invisibles ne doivent pas masquer tous les investissements visibles consentis toutes ces dernières années pour baisser la consommation d’énergies de nos bâtiments municipaux. Au total, depuis 2014, c’est une baisse de près de 20% de notre consommation énergétique qui est constatée. Pour le seul investissement en cours dans nos écoles Gambetta A et B, une baisse de 41% de la consommation énergétique est ciblée.
Les investissements ciblés pour les années prochaines sont dans la ligne de nos efforts antérieurs. La végétalisation de notre futur centre-ville comme la plantation de 2025 à 2028 de plus 800 arbres de haute tige depuis le pont de Sèvres à notre frontière avec Chaville participe de notre souhait de créer de nouveaux îlots de fraîcheur à Sèvres. Il en est de même dans nos bâtiments municipaux. La majorité municipale s’engage à baisser leur consommation énergétique annuelle de 26% d’ici à 2030.

L’équipe de la majorité
(29 élus non-inscrits ou membres de LREM, de LR, de l’UDI ou du MoDem)

Tribunes de l’opposition

Groupe Sèvres en transition
Imprévoyance et choix court terme : la recette libérale à Sèvres
Nous allons connaître un double impact de la crise énergétique. Individuellement bien sûr avec nos factures, mais aussi parce que l’envolée des prix de l’énergie va lourdement peser sur les charges de la ville (déjà plus de 1,3 millions d’euros par an). Or, nous mesurons bien le peu d’enthousiasme de l’équipe municipale pour proposer des outils nous permettant de nous aider à diminuer nos consommations énergétiques. Nous ne pouvons plus nous permettre de remettre à plus tard des mesures de sobriété immédiates et de repousser les investissements !
Jusqu’à présent, l’énergie n’était pas une question, la logique libérale s’est donc imposée en France et en Europe avec une ouverture des prix et des acteurs à la concurrence. Nous, particuliers, perdront les tarifs règlementés de gaz en 2023 (l’année prochaine !) mais c’est depuis 2014 que les collectivités territoriales comme Sèvres ont perdu cette garantie sur le gaz et depuis 2021 sur l’électricité. Le réveil est compliqué pour la majorité municipale.
L’énergie n’était pas une question, alors Sèvres n’a pas su investir dans le renouvelable. Aucune impulsion d’initiative collective autour du photovoltaïque et pourtant en France se multiplient les expériences d’autoconsommation collective qui permettent à des habitants de se regrouper pour consommer leur propre électricité verte. Aucune initiative sur les bâtiments publics à l’image de l’abandon sans explication du projet d’installation de panneaux photovoltaïques sur l’école Croix Bosset.
L’énergie n’était pas une question, alors l’équipe municipale a investi trop modestement dans l’efficacité énergétique des bâtiments municipaux. A titre d’exemples, l’ambition de la rénovation de l’école Gambetta ne vise pas plus que l’obligation règlementaire dite « décret tertiaire ». Le récent contrat de gestion du chauffage de la piscine ne comprend aucune clause réellement contraignante pour le prestataire avant de nombreuses années.
Enfin, l’énergie n’était pas une question, alors GPSO n’a pas fortement investi dans des plans individuels ou collectifs de sobriété. Ainsi GPSO ne publie aucun résultat chiffré de ses actions passées en matière de maîtrise énergétique et n’a même pas actualisé son bilan CO2. Ne demandez pas celui de Sèvres, il n’existe pas. En parallèle la mairie a réduit ses aides aux particuliers ou oublié ses engagements de 2008 (lire nos précédentes tribunes).
Pourquoi n’a-t-on pas voulu entendre la situation se dégrader et agir autrement ? Il est toujours temps, mais il faut changer de logiciel, remettre l’énergie au cœur de l’action publique des collectivités, anticiper et ne pas se contenter d’attendre des mesures régionales ou nationales.

Catherine Candelier, Jean Duplex, Anne-Marie de Longevialle Moulaï, Luai Jaff, Lucile Gasber-Aad
sevresentransition2020@gmail.com

Pour Sèvres
Triste constat que nous inspire cette rentrée : 30 M€ dorment dans les caisses de Sèvres depuis 5 ans dans l’attente d’un projet de centre-ville au ralenti, déconnecté de la réalité. Une partie de ces fonds permettrait plus d’investissement pour la décarbonation et la résilience climatique de Sèvres et limiterait l’impact de la crise énergétique. L’explosion des dépenses annoncée dans toutes les communes pour les années à venir va réduire les moyens d’actions de la ville quand le nombre de familles sévriennes en difficulté augmente. Il faut agir ! Nous lire sur PourSevres.fr

Denis Moron