Tribune libre – Novembre 2021

Tribune libre – Novembre 2021

Tribune libre
Publié le 1 novembre 2021 Modifié le 18 novembre 2021

Sommaire

Tribune de la majorité

Transition écologique et centre-ville
Dans notre région d’Île-de-France, le bâtiment est à l’origine de 46 % des émissions de gaz à effet de serre. 33 % de ces émissions proviennent de nos résidences, 13 % du secteur tertiaire. Soucieuse de montrer l’exemple, Sèvres est parmi les premières villes d’Île-de-France à s’engager dans une démarche ambitieuse de réduction de sa consommation d’énergie. L’objectif fixé est de réduire celle-ci de 40 % d’ici à 2030, de 50 % d’ici à 2040 et de 60 % d’ici à 2050. Cette volonté induit naturellement la définition d’une stratégie pluriannuelle de rénovation du patrimoine immobilier communal. Assistée d’un bureau d’étude, la ville s’est lancée dans cette démarche. Elle adaptera son plan pluriannuel d’investissement en conséquence dans le courant de l’année 2022.
Dans le même temps, le chantier de rénovation de notre centre-ville avance. Cet été, vous avez été 1 723 à avoir consacré en moyenne 17 minutes de votre temps au questionnaire de consultation distribué à propos de la nature des aménagements que vous souhaitez pour les futurs espaces publics du centre de Sèvres. Le 14 octobre, malgré le port du masque obligatoire et la persistance de l’épidémie en cours, 134 d’entre vous ont participé à la réunion publique de restitution de cette consultation. Vous êtes également plus d’un millier à avoir suivi cette réunion depuis votre écran, en direct ou en rediffusion. Vous souhaitez
tout à la fois un coeur de ville dynamique, attractif et animé, un coeur de ville fortement végétalisé redonnant sa place à la nature en ville, un coeur de ville apaisé. Ce triple voeu, la majorité municipale aura à coeur de le satisfaire. Il lui reste pour ce faire à finaliser un certain nombre d’études, puis à entrer dans une phase plus opérationnelle. Une nouvelle réunion publique d’information sur l’avancée du projet sera organisée en 2022.
De la même manière que, depuis 2015, notre majorité municipale a réussi tout à la fois à protéger autant qu’elle le pouvait les coteaux verts de la ville et à atteindre l’objectif de 25 % de logements sociaux sur l’ensemble du territoire sévrien, nous souhaitons nous engager pleinement à la fois dans la transition écologique et dans la rénovation de notre centre-ville pensé il y a aujourd’hui 60 ans, à l’ère du « tout-bagnole ». L’un n’empêche pas l’autre, n’en déplaise à l’opposition municipale. Celle-ci nous demande de nous engager exclusivement dans le combat de la transition écologique et refuse en même temps de s’engager dans un ambitieux programme de rénovation énergétique de 4 millions d’euros pour deux de nos écoles élémentaires (Gambetta). Ce programme permettra pourtant de réduire de 50 % les factures de consommation de chaleur d’ici à deux ans. Loin des postures politiciennes, votre municipalité agit.

L’équipe de la majorité
(29 élus non-inscrits ou membres de LREM, de LR, de l’UDI ou du MoDem)

Tribunes de l’opposition

Groupe Sèvres en transition

La terre brûle et Sèvres ne regarde que son centre-ville
Le conseil municipal s’est enfin engagé dans un programme d’audits énergétiques du patrimoine de la ville. Rien à redire à cette démarche qui est nécessaire et qui démontre l’ampleur de la question : pas moins de 17 bâtiment publics concernés. C’est plutôt le rythme et la confidentialité de ces mesures qui nous alerte. Nous touchons en effet un élément clé de la lutte contre le réchauffement climatique, car le secteur du bâtiment est responsable de 26 % des émissions nationales de gaz à effet de serre. Ne serait-il pas temps d’aborder un de nos vrais défis de demain : comment viser la neutralité carbone en 2050 à Sèvres ?
La loi Elan nous impose de réduire de 40 % la consommation énergétique des bâtiments municipaux en 2030, puis de 60 % en 2050, mais cela ne se fera pas magiquement. Pour Sèvres, nous estimons que le programme « 2030 » coûtera au moins entre 10 et 15 M€. Et nous sommes loin du compte si la ville décide d’aider les habitants à s’engager dans la démarche. Car c’est aussi un objectif social : moins d’énergie utilisée, c’est moins de dépenses pour les citoyens comme pour les finances publiques. Les récentes hausses de l’énergie sont là pour nous le rappeler.
Mais comme l’a dénoncé le Conseil d’État, l’État mais aussi les villes sont en retard. En effet, « -40 % en 2030 », c’est demain à l’échelle du temps des travaux et du nombre de bâtiments à traiter. Et il y a plus grave, qui se souvient des engagements pris par les mêmes élus sévriens en 2008 de réduire de 38 % la facture énergétique des bâtiments municipaux pour 2020 (cf. Agenda 21 de la ville encore en ligne sur sevres.fr) ? Une promesse vite oubliée tant l’ensemble de la nation avait pris du retard sur les objectifs du Grenelle II de l’environnement.
Le programme de « réaménagement » du centre-ville lancé par la majorité nous parait bloquer tous les moyens d’investissement notamment au détriment des enjeux énergétiques. La faible audience au débat public sur le centre-ville du 15 octobre montre peut-être que ce projet n’est pas à la hauteur des attentes des citoyens. Il faut faire plus et mieux pour la planète et le vivre ensemble dans un monde sans carbone. Ainsi nous aurions déjà dû, à Sèvres, orienter et provisionner une partie de nos investissements vers de la mobilité bas carbone plutôt que des projets de parking en centre-ville et vers de l’aide à la réduction de la facture énergétique des bâtiments publics ou privés. Pourquoi, par exemple, ni Sèvres ni GPSO n’accordent d’aides pour rénover thermiquement les murs des maisons alors que tant de villes le font ? Exigeons au niveau local comme au niveau national de réelles mesures contre la précarité énergétique et le réchauffement climatique.

Catherine Candelier, Jean Duplex, Anne-Marie de Longevialle Moulaï,
Luai Jaff, Lucile Gasber-Aad
sevresentransition2020@gmail.com

Pour Sèvres

Les résultats de la concertation sur le centre-ville présentés au
SEL le 14 octobre ont révélé le faible avancement du projet : des choix importants sont en suspens, de nombreux points techniques restent flous, absence d’intégration avec la requalification de la RD910 qui sera lancée par le département en 2023. Hormis le fait que cette consultation
était prématurée, on peut regretter que la rénovation tant attendue ne démarre que dans 3 ans pour s’achever au mieux dans 7 ans. Nos solutions pour des travaux plus réalistes, rapides, et moins coûteux sont à lire sur pourSevres.fr

Denis Moron