Tribune libre – Juin 2022

Tribune libre – Juin 2022

Tribune libre
Publié le 1 juin 2022 Modifié le 15 juin 2022

Sommaire

Tribune de la majorité

Honneur à nos grands anciens
Sèvres a la chance de compter quelques belles figures, vivant ou ayant vécu, en son sein. Nous souhaitons les mettre à l’honneur.
Paule Robinet, entrée en résistance à 20 ans, torturée par la Gestapo puis déportée à Ravensbrück, est de celles-là. Elle est aujourd’hui âgée de 99 ans. Le maire a demandé sa nomination au grade de Chevalier dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur.

Jean-Pierre Vernant, Compagnon de la Libération puis professeur au Collège de France, a vécu 57 ans à Sèvres, au 112 Grande Rue, de 1954 à 2007. Pour honorer sa mémoire, le 14 mai dernier, la ville a fait poser une plaque sur la façade de cet immeuble, en présence de sa famille et de ses amis.

Au début de la seconde guerre mondiale, Roland et Yvonne Hagnauer fondent « la Maison des enfants de Sèvres » à l’emplacement de l’actuelle école maternelle Croix-Bosset. Pédagogues exceptionnels, ils se donnent également très vite comme mission l’accueil et la cache d’enfants et d’adultes juifs. Chacun y adopte un « totem » ; Yvonne s’appellera « Goéland » et Roger « Pingouin ».

Soucieuse d’honorer ces deux grandes figures sévriennes, la ville a fait poser, dès 2005, une plaque commémorative à proximité de l’école maternelle Croix-Bosset, puis en 2015 dans l’escalier d’honneur de la mairie où sont inscrits les noms des 4 « Justes parmi les Nations » sévriens dont Yvonne Hagnauer. Plus de 600 élèves des écoles primaires de Sèvres ont reçu, en 2018 et 2019, une bande dessinée racontant l’histoire romancée d’une enfant caché à la Maison des Enfants. En 2021, le visage de Goéland est dessiné sur la grande fresque du collège, représentant la « Déclaration droits de l’homme et du citoyen ». Le 19 mai dernier, à l’initiative du maire et de l’ensemble des groupes politiques qui le compose, le conseil municipal a adopté un vœu à l’unanimité proposant le nouveau nom de « Goéland et Pingouin » pour l’école maternelle Croix-Bosset.

Nous pouvons être fiers qu’à Sèvres nous puissions offrir un tel consensus et dépasser les débats et les oppositions politiques pour commémorer le souvenir de ces personnalités exemplaires. Au moment où les témoins de cette histoire nous quittent, il est de la responsabilité de chacun d’entre nous de favoriser tout ce qui nous rassemble pour continuer à transmettre le parcours de ces modèles qui inspirent, mieux que n’importe quel discours, la mémoire des combats et les valeurs telles que le respect de la personne humaine, le patriotisme et la droiture.

L’équipe de la majorité
(29 élus non-inscrits ou membres de LREM, de LR, de l’UDI ou du MoDem)

Tribunes de l’opposition

Groupe Sèvres en transition

Goéland et Pingouin

En 1941, Yvonne et Roger Hagnauer fondent la Maison des enfants de Sèvres sur la parcelle de l’actuelle école maternelle Croix-Bosset. Elle, universitaire et syndicaliste passionnée des pédagogies nouvelles, lui, syndicaliste communiste puis libertaire s’engagent dans accueil d’orphelins de guerre mais plus exceptionnel, compte tenu des risques, dans l’accueil d’enfants et d’adultes juifs, de réfractaires au service du travail obligatoire, de résistants et des étrangers. Les noms et prénoms des enfants menacés sont changés et les adultes qui les encadrent utilisent des totems?: Goéland (Yvonne), Pingouin (Roger). Ce sera aussi le cas pour le mime Marceau qui est animateur de la Maison.

Si, en 1974, Yvonne a été reconnue « Juste parmi les Nations », la reconnaissance locale de l’action des Hagnauer a pris du temps. Depuis plus de dix ans, nous proposons régulièrement au conseil municipal de rendre hommage à Yvonne et Roger Hagnauer en donnant leur nom à un lieu sévrien. Nous sommes heureux que celui-ci ait adopté à l’unanimité un vœu pour que l’école maternelle Croix-Bosset porte le nom « Goéland et Pingouin ». Cet hommage permettra une nouvelle fois de transmettre aux générations actuelles et futures la mémoire de ce que fut la Shoah, de ce qu’a été le régime de Pétain qui y a contribué et de ne jamais oublier ce qu’est le fascisme. Et surtout de se souvenir que certaines et certains ont eu le courage de s’opposer et de résister.

Nous aurions également aimé être entendus quand nous alertions préventivement la majorité du conseil municipal des graves conséquences de la reforme de tarifs périscolaires votée en décembre dans la plus parfaite opacité. Cela nous a valu tant de reproches de la majorité (relire Le Sévrien de janvier 2022). Pourtant celle-ci est rattrapée par la réalité avec les premières plaintes des parents confrontés des hausses significatives de leurs factures. Là aussi, la majorité s’en remet à des consultants pour bâtir sa politique et se garde bien d’expliquer les conséquences de ce qu’elle fait. Il ne faut pourtant pas sortir de Mc Kinsey pour savoir que lorsqu‘on passe du forfait Navigo au ticket unitaire (c’est l’effet de cette réforme sous couvert d’accroître la liberté), cela va couter beaucoup plus cher aux utilisateurs réguliers des services. Et quand nous demandons plus de transparence sur les décisions et un vrai travail avec tous les élus du conseil municipal, on nous répond « vous n’avez pas gagné les élections ». Les Sévriens apprécieront (!) et en tiendront peut-être compte dans leurs futurs choix.

Nous vous souhaitons un bel été !

Catherine Candelier, Jean Duplex, Anne-Marie de Longevialle Moulaï, Luai Jaff, Lucile Gasber-Aad
sevresentransition2020@gmail.com

Pour Sèvres

La crise climatique est là : records de chaleur, phénomènes extrêmes, récoltes en baisse, prix du pétrole et du gaz en hausse… Si les états peinent à agir, les municipalités, elles, ont des cartes en main et des solutions pour combattre les zones de chaleur, décarboner nos infrastructures, faciliter la mobilité, réduire les déchets, préserver nos ressources, développer les énergies renouvelables. La ville de Sèvres doit agir : réviser à la baisse son projet de centre-ville pour libérer les fonds nécessaires aux investissements qui nous protègeront. À lire sur poursevres.fr

Denis Moron