Rencontre avec Virginie Lanlo, votre nouvelle députée

Rencontre avec Virginie Lanlo, votre nouvelle députée

Portrait
Suppléante de Prisca Thévenot entrée au Gouvernement cet été, Virginie Lanlo, ancienne première adjointe au maire de Meudon, est devenue députée de la 8e circonscription des Hauts-de-Seine. Le Sévrien est allé à sa rencontre.
Publié le 3 novembre 2023 Modifié le 15 novembre 2023

Sommaire

Le Sévrien : Le 21 août 2023, vous prenez les fonctions de députée de la 8e circonscription des Hauts-de-Seine à la suite de Prisca Thévenot. Vous étiez également première maire adjointe à Meudon depuis 2008. Pourquoi la politique ?
Virginie Lanlo : C’est une question de rencontres, tout mon parcours n’est fait que de rencontres. Déjà, c’est la rencontre avec mes enfants. Je suis maman de 3 grands garçons, quand ils sont rentrés à l’école, j’ai rencontré d’autres parents qui m’ont sollicitée à l’époque, pour devenir parents d’élèves. De là, je suis devenue tête de liste assez rapidement (en 2000), puis on m’a demandé de reprendre la présidence de l’association FCPE de Meudon en primaire en 2003. De par ces fonctions, j’ai eu l’opportunité de travailler quelques années avec l’adjointe au maire déléguée au scolaire. En 2008, lors des élections municipales, elle ne souhaitait pas repartir dans l’aventure, aucun de ses collègues ne souhaitait prendre en charge sa délégation. Elle a pensé à moi et m’a proposé de rencontrer le maire de l’époque, Hervé Marseille. Il m’a fait confiance, cela a fonctionné, il m’a embarqué dans son équipe en 2008. Je suis alors devenue adjointe au maire en charge des affaires scolaires, puis en 2014, aux affaires scolaires et péri extra scolaires, en 2020, je suis devenue première maire adjointe en charge de l’éducation avec un spectre plus large. Vous savez, j’aime à dire et répéter que l’éducation ne s’arrête pas aux murs de l’école. L’école, c’est seulement 144 jours dans l’année, et encore dans la journée, il y a le temps du matin, du midi et du soir. Mon combat depuis 15 ans est de porter la voie des collectivités dans leur rôle éducatif en complémentarité et en partenariat avec l’école. Tous les sujets éducatifs (restauration, numérique, sport, culture, sujets liés au harcèlement) ne s’arrêtent pas aux murs de l’école. Ce sont des projets que l’on peut travailler et mettre en œuvre ensemble.

Le Sévrien : Il y a quelques semaines, vous avez pris la parole au sein de l’Assemblée, pour raconter le harcèlement dont vous avez été victime plus jeune. Nous entendons malheureusement de trop nombreux témoignages d’enfants harcelés dans les médias. Pourquoi avoir pris la parole ?
Virginie Lanlo : Quand je parle de rencontres, il y aussi des opportunités qui peuvent vous être données de porter une expression. Cette opportunité, elle m’a été donnée puisqu’on m’a demandé la veille de ma prise de parole, de poser une question au gouvernement sur la thématique du harcèlement. Il s’avère qu’elle est venue à moi. Avec mon collègue, nous avons échangé sur ce que je pouvais dire. Je lui ai annoncé à cette occasion que j’avais été harcelée dans mon enfance, j’ai la trace de ces mots que j’ai écrit il y a 7 ans. Est-ce que ce n’est pas l’occasion de porter, en tant que politique, la voix de notre propre expérience ? Aujourd’hui, avec du recul, si je me suis lancée sur les sujets éducatifs il y a 20 ans, finalement ce n’est peut-être pas anodin. C’est sans doute que ma propre expérience, les souffrances que j’ai pu endurer et les conséquences que cela a pu avoir sur ma vie, font que tout cela est lié à un moment donné. C’est par notre expérience que nous imaginons des politiques, des actions, des projets…

Le Sévrien : Faire changer d’établissement scolaire les élèves harceleurs et non plus leurs victimes ; et permettre des sanctions contre les collégiens et lycéens coupables de cyberharcèlement, y compris vis-à-vis d’élèves d’un autre établissement que le leur. Tels sont les objectifs de deux décrets publiés le 17 août au Journal officiel. Pensez-vous que ce soit suffisant ?
Virginie Lanlo : Il faut laisser le temps de mettre en pratique les mesures que le Gouvernement a annoncées. Certaines d’entre elles sont déjà mises en place, à l’image de l’expulsion des collégiens et lycéens harceleurs. Il y a une tolérance zéro, cela a été annoncé, il y a les premiers coups de poing dans la fourmilière qui ont été donnés. Il faut laisser le temps de la mise en œuvre, du suivi, de l’évaluation. Je pense que nous aurons un certain nombre de résultats d’ici peu. Commençons déjà à voir les premiers résultats. Le plus dur pour moi, ce n’est pas la mise en œuvre de ce qui a été annoncé, mais c’est le fait que nous pouvons ne pas le voir. Le harcèlement est un fléau invisible. Le premier travail à mettre en œuvre est de faire comprendre aux premiers éducateurs que sont les parents qu’il faut prendre le temps de regarder l’enfant, de détecter des signaux, de communiquer. Il faut faire passer ce message.

Le Sévrien : Comment souhaitez-vous travailler avec les élus et les habitants de la circonscription ?
Virginie Lanlo : Etant donné mon parcours, j’ai une facilité d’échange avec les élus du territoire, non seulement de la circonscription, mais aussi du Département. Au niveau des habitants, je suis facilement joignable. Nous allons maintenir les permanences sur la circonscription, les diners citoyens ville par ville, les rendez-vous à la permanence. On se fait fort de répondre à toutes les sollicitations des habitants, que la réponse soit positive ou négative. Les habitants attendent de nous un retour, c’est important d’y répondre systématiquement. Je souhaite aussi faire venir à l’Assemblée nationale, les acteurs du territoire que sont les élus, les directeurs des écoles de la circonscription ainsi que les CCJ et CMJ du territoire. Je suis plutôt dans cette dynamique-là en exportant au niveau national, ce que je faisais déjà au niveau local.

Le questionnaire de Virginie Lanlo

Votre vertu préférée ? L’écoute
Votre principal trait de caractère ? La bienveillance
Votre principal défaut ? Je peux être susceptible sur des sujets qui me touchent personnellement
Ce que vous appréciez le plus chez vos amis ? Un bon verre de vin
Votre dernier concert ? Je pense que le dernier que j’ai vu est Patrick Bruel à l’Accor Arena
Votre occupation préférée ? Les autres
Votre plat préféré ? Une bonne fondue savoyarde
Quel serait votre plus grand malheur ? La perte d’un proche
La qualité essentielle pour exercer le mandat de député ? Ne jamais perdre de vue que nous sommes au service des autres
La réforme que vous estimez le plus ? La réforme de Simone Veil
Quel est votre endroit préféré à Sèvres ? La clinique de Sèvres (quand il y avait la maternité) parce que mes enfants y sont nés

Renseignements :
Virginie Lanlo vous reçoit à sa permanence de Sèvres les lundis et vendredis sur rendez-vous en écrivant à virginie.lanlo@assemblee-nationale.fr
ou en contactant le 01 40 63 37 93.