Quatre nouveaux artisans au JAD

Quatre nouveaux artisans au JAD

Culture
Depuis son ouverture en septembre 2022, le JAD, Jardin des métiers d’Art et du Design, espace dédié au dialogue entre métiers d’art et design, accueille quinze artisans sélectionnés pour l’excellence et l’approche innovante de leurs métiers. Le Sévrien vous présente les quatre derniers arrivés.
Publié le 30 août 2023 Modifié le 4 octobre 2023

Sommaire

Tony Jouanneau

Ennoblisseur textile, designer, artisan et chercheur

Formé au design produit à l’ESAD d’Orléans, Tony Jouanneau travaille sept ans au sein du studio textile Tzuri Gueta puis il oriente sa pratique sur l’éco-conception et le biodesign lors d’un parcours à l’ENSCI-Les Ateliers.
Depuis 2017, il fonde l’ATELIER SUMBIOSIS, un laboratoire d’ennoblissement où se rencontrent la science et les savoir-faire textiles. Procédé de teinture avec des micro-algues, motifs dévorés par des insectes ou impression bactérienne sur tissus… ses recherches s’inspirent du principe vertueux de la symbiose pour imaginer une collaboration innovante entre le vivant et les matériaux souples. Sélectionné par la Fondation d’entreprise Hermès en 2019, il intègre le programme « l’Académie des Savoir-Faire Textile », lors duquel il rencontre de nombreux artisans avec lesquels il ambitionne de collaborer. Il entre ensuite en résidence aux sein du BDMMA Paris pour développer le modèle entrepreneurial de l’ATELIER SUMBIOSIS.
En parallèle, il intervient dans l’enseignement supérieur sur les nouvelles postures de recherche en design et les enjeux de création avec le vivant, notamment à l’ENSCI-Les Ateliers, l’ENSAD Paris et l’IFM. De ses projets de recherches expérimentaux découlent des collaborations centrales pour l’ATELIER SUMBIOSIS. Tony Jouanneau collabore avec la Maison Dior depuis un an sur la création d’œuvres grands formats pour différentes boutiques à travers le monde. Récemment lauréat de la Villa Kujoyama, une recherche sur les colorants d’oursins initiée en partenariat avec la Sorbonne l’amène à partir au Japon pour une résidence de quatre mois.


Luce Couillet

Designer objets et textile

Luce Couillet parle un langage premier et universel : celui du tissage. Elle réinterprète cette technique en composant des sculptures, objets ou compositions graphiques entre souplesse et rigidité. Le tissage est un processus de fabrication orthogonal. La singularité de l’atelier est de jouer avec cette orthogonalité affirmée en entrelaçant fils traditionnels et matières moins conventionnelles.
Luce remplace notamment les fils de trame par des formes originales qu’elle dessine, découpe et assemble sur le métier à tisser. Elle utilise des matières le plus souvent propres au langage plastique et technique de
l’architecture (bois, métal, miroir, feutre, verre). Elle donne ainsi naissance à des matières et objets hybrides, entre textiles et marqueteries. Des tapisseries contemporaines qui habillent toutes les dimensions d’une architecture et créent ainsi un décor complet. Les compositions formées sont abstraites, permettant ainsi des projections anthropomorphiques, animales, végétales ou minérales.


Anne Agbadou Masson

Céramiste

Anne Agbadou Masson est sculptrice céramiste. Travaillant sous le nom de Anneagma, son rapport à la terre, est très intime. En 2015, la rencontre avec cette matière la fascine : la terre est une matière qui n’a pas de forme et qui tire sa forme de notre action, de notre propre énergie et dont le feu assure une transformation radicale.
Devenue langage, la terre lui est vitale. Ce rapport au toucher, au sensible, lui permet de revenir à l’essentiel, à « l’instinct oublié ». Son introspection qui l’oblige à travailler un pont entre Occident et Afrique subsaharienne, lui permet de s’intéresser à la mémoire génétique.
Forte de son métissage, Anne crée des pièces uniques comme sorties des profondeurs ou des siècles passés. Ces figures très dessinées, alliant un savoir-faire ancestral avec un point de vue contemporain, demandant une grande technicité, dégagent un ensemble puissant. Ces pièces nommées Objets Migrants semblent nous conter l’Histoire, comme pour nous rappeler de ne pas oublier.


Loann Djian

Designer cuir

Diplômé de l’ENSAAMA (Olivier de Serres Paris) avec une formation en Design Textile, et une spécialisation sur le travail du cuir en autodidacte, Loann Djian se construit au fur et mesure de diverses recherches, développements et expérimentations.
Véritable adepte de la matière, il trouve très vite sa voie dans la recherche de procédés techniques et innovants en mêlant divers matériaux nobles et synthétiques. Autonome et flexible, Loann a eu l’opportunité d’acquérir diverses expériences au sein des ateliers de Maison RAVN, Janaina Milheiro et Mériguet Carrèrer.
Il fonde son Studio Loann en 2021. Studio Loann provient d’un rêve, celui de changer la façon dont on peut manipuler et lire le cuir. Il se concentre alors sur ce qu’il aime le plus : travailler la matière à l’aide de ses mains, se créant ainsi un profil hybride entre design et artisanat d’art.

Découvrez la nouvelle exposition « Pages blanches »

Du 14 septembre au 3 décembre, l’exposition « Pages Blanches » met en lumière la rencontre entre différents univers créatifs.
Exposition manifeste du JAD, ce premier temps fort de la saison culturelle 2023-2024 présente les projets du programme de recherches et d’innovations collaboratives du JAD portés par ses créateurs.
À travers une diversité de savoir-faire d’excellence : design d’objets, de mobilier, sellier d’art, sculpture sur bois, ébénis-
terie, héliogravure, design olfactif, tissage, design textile, le JAD vous invite à découvrir des projets issus de l’hybridation entre artisanat d’art et design.

Renseignements :
Exposition du 14 septembre au 3 décembre
Du mercredi au dimanche de 14h à 19h
Entrée libre et gratuite
Visites commentées :
samedis 16 septembre, 7 octobre, 4 novembre et 2 décembre à 11h
www.le-jad.fr