Quand Louis-Philippe et ses invités regardaient passer les trains

Quand Louis-Philippe et ses invités regardaient passer les trains

Histoire et patrimoine
Le Sévrien vous propose, avec les Archives de la ville, de vous replonger dans l’histoire de notre ville. Ce mois-ci, nous vous proposons de découvrir un édifice peu connu des Sévriens, le belvédère situé dans le parc de Saint-Cloud. Un des lieux favoris du roi Louis-Philippe…
Publié le 4 avril 2024 Modifié le 24 avril 2024

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Beaucoup de visiteurs du Parc de Saint-Cloud se sont sans doute interrogés sur l’utilité de l’imposante porte de fer forgé, s’ouvrant sur une quinzaine de mètres, située à environ 125 mètres à l’Est de la porte des Vignes, qui interrompt le mur de clôture du parc du côté de Sèvres. Elle ne va nulle part, sinon sur l’étroite sente du nord.
Dénommée « grille du Point de Vue », elle est placée exactement dans l’alignement de la voie ferrée qui sort du tunnel à proximité de la gare de Sèvres-Ville-d’Avray. Au-dessus de la sortie du tunnel, dans son axe et celui de la grille, existent une terrasse et un balcon d’où l’on voit passer les trains (on aperçoit les rails et l’aqueduc servant de passerelle).
C’est là, en passant par sa belle et grande grille, que Louis Philippe pouvait amener ses invités regarder le tout nouveau chemin de fer. En juillet 1836, la loi avait décidé la construction de deux voies ferrées reliant Paris à Versailles, l’une dite « rive-gauche », passant par Meudon et l’autre dite « rive-droite », passant par Saint-Cloud et rejoignant à Suresnes la ligne de Paris à Saint­-Germain.


En 1838, la pose des rails de la seconde était terminée et en décembre 1842, le roi achetait, à titre personnel, à la Compagnie de Chemin de Fer, la parcelle de terrain contigüe au mur du parc, située au-dessus du tunnel, pour y installer cet observatoire. Il pouvait ainsi montrer le dynamisme et le savoir-faire français en ce nouveau domaine. Cette liaison rapide avec Paris allait donner naissance au quartier Brancas, à Sèvres, où les Parisiens vinrent faire construire leur maison de campagne. Les plus riches s’installèrent au voisinage de la gare sur de vastes terrains où ils firent édifier de grandes et belles maisons. Quand on s’en éloignait, terrains et maisons devenaient plus petits.

Qui était Louis-Philippe, le dernier «roi des Français» ?

Louis-Philippe de France, ou Louis-Philippe Ier, né le 6 octobre 1773 et mort le 26 août 1850, est le dernier roi en France.
Avec le titre de Roi des Français, Louis-Philippe règne de juillet 1830 à février 1848. Il arrive au pouvoir grâce à la Révolution française de 1830 dite Trois Glorieuses, qui chasse du trône son cousin, le roi Charles X. Sous, son règne, appelé monarchie de Juillet, seuls les Français les plus riches ont le droit de vote, et le gouvernement pratique la corruption pour faire élire des députés qui lui soient favorables. Le roi essaie de prendre une part active au gouvernement. À l’extérieur, le gouvernement essaie de faire oublier ses origines révolutionnaires, il refuse de soutenir l’insurrection des Polonais contre les Russes en 1830-1831 et tente un rapprochement avec l’Angleterre (pourtant, l’ennemie depuis des siècles). Il poursuit la conquête de l’Algérie. À l’intérieur, le gouvernement favorise le développement des industries textile et métallurgique, ainsi que des chemins de fer naissants. En raison de l’opposition des républicains et des bonapartistes, Louis-Philippe refuse d’accorder le droit de vote à des gens moins fortunés (paysans) ou ayant fait des études. En février 1848, il est renversé par une révolution parisienne. La Deuxième République lui succède.