Philippe Leclerc de Hauteclocque, citoyen d’honneur de la ville

Philippe Leclerc de Hauteclocque, citoyen d’honneur de la ville

Histoire et patrimoine
Publié le 2 septembre 2025 Modifié le 2 septembre 2025

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Compagnon de la Libération, Philippe Leclerc de Hauteclocque incarne
le courage, la ténacité et l’esprit de résistance. De son engagement précoce aux côtés de la France Libre jusqu’à son entrée triomphale à Paris à la tête de la 2e Division Blindée, Leclerc laisse l’empreinte d’un militaire d’exception. À l’occasion des 80 ans de la Libération et de la fin de la Seconde Guerre mondiale, revenons sur son parcours et ses liens avec la ville de Sèvres.

Des origines à l’engagement aux côtés du général de Gaulle
Philippe Leclerc de Hauteclocque naît le 22 novembre 1902 à Belloy-Saint-Léonard, dans la Somme, au sein d’une famille aristocratique. Brillant élève, il entre à Saint-Cyr en 1924, où il se distingue par sa rigueur et son charisme. Officier de cavalerie, il est affecté dans plusieurs garnisons en métropole et en Afrique, où il forge son expérience du terrain et du commandement. Avant la Seconde Guerre mondiale, sa carrière militaire est déjà bien engagée, mais le conflit révélera toute la mesure de son courage.
Fin mai 1940, faisant alors partie de l’Etat-major de la 4e Division d’Infanterie, il est fait prisonnier à deux reprises, mais parvient à s’échapper pour rejoindre les lignes françaises. Blessé lors d’une contre-attaque en Champagne, il fait établir de faux papiers au nom de « Leclerc ». Ce nom de guerre sera ajouté officiellement à son patronyme en 1945. Refusant l’armistice, il décide de rejoindre Londres dès juin 1940. Le mois suivant, il est chargé par le général de Gaulle de rallier le Cameroun à la France libre.

Chef emblématique de la 2e DB

En Afrique, la colonne Leclerc remporte de précieux succès militaires, notamment en Libye, où il prononce son célèbre serment de Koufra (Voir Le Sévrien n°274). Nommé général, il entreprend la conquête du Fezzan, jusqu’à la jonction avec les Britanniques à Tripoli. Ses exploits lui valent d’être décoré compagnon de la Libération par décret du 6 mars 1941. En août 1943, la 2e Division Blindée est équipée de matériel américain avant d’être transférée en Angleterre, sous le commandement du général Patton.
En août 1944, Leclerc débarque en Normandie mettant les Allemands en déroute après de durs combats. Mais les Américains hésitent à libérer la capitale. Le 21 août, Leclerc va alors envoyer, de sa propre initiative, un détachement en direction de Versailles afin de tester les défenses Allemandes. Le lendemain, l’ordre de foncer sur Paris est donné par le général Eisenhower. Alors que les premiers combats pour la libération de Paris se déroulent au pont de Sèvres, dans la nuit du 24 au 25 août, Leclerc entre dans la capitale par la porte d’Orléans.

Une figure honorée à Sèvres

Dès le 22 juin 1945, la municipalité accorde au général Leclerc, la citoyenneté d’honneur. D’importantes manifestations sont prévues le 24 août, date anniversaire de l’arrivée des premiers éléments de la 2e DB, notamment l’apposition d’une plaque commémorative rendant hommage aux six soldats français tués, le changement de dénomination de l’avenue de Bellevue en « avenue de la Division Leclerc », la translation des cendres de soldats et un important défilé militaire de 1?200 à 1?500 soldats.
Pour l’occasion, la Ville de Sèvres commande à la Manufacture un somptueux vase en porcelaine qui devait être offert au général, signe de reconnaissance de la municipalité et de ses habitants. Décoré par Clément Freyssinges, le vase comporte sur fond noir, un décor comprenant les armes de la ville de Sèvres, les insignes des différents corps constituant la 2e??DB et dans un trophée d’armes, une vue du pont de Sèvres. Ironie de l’histoire, Leclerc ne viendra jamais à Sèvres recevoir le précieux cadeau de ses habitants. Désigné par le général de Gaulle pour représenter la France lors de l’acte de capitulation du Japon, le 2 août 1945, il ne peut être présent à la cérémonie.
Commandant de la force expéditionnaire en Indochine puis inspecteur des forces terrestre en Algérie, le général d’armée disparaît tragiquement dans un accident d’avion, le 28 novembre 1947. Après des obsèques nationales, sa dépouille est inhumée dans la crypte des Invalides. Par décret du 23 août 1952, le général Philippe Leclerc de Hauteclocque est élevé à titre posthume à la dignité de Maréchal de France.