Origine du recensement…

Origine du recensement…

Histoire et patrimoine
Le Sévrien vous propose, avec les Archives de la ville, de comprendre les origines du recensement. Saviez-vous que des passionnés de généalogie se retrouvent chaque lundi au services des archives de la ville pour répertorier les recensements de la population ?
Publié le 4 avril 2023 Modifié le 12 avril 2023

Sommaire

Le recensement d’une population consiste en un dénombrement exhaustif des habitants complété par le recueil de certaines caractéristiques sociologiques (situation familiale), géographiques (lieu de domicile, lieu de travail) ou socio-économiques (activité professionnelle).
Les premiers dénombrements de la population datent du moyen-âge. À partir du XIVe siècle, le dénombrement des feux, au sens de foyers, se met en place. Pour obtenir le nombre approximatif d’habitants, on multipliait ce nombre par 4 ou 5. À l’époque, les autorités souhaitent savoir qui est soumis à l’impôt et qui peut être mobilisé pour la guerre. Au cours du XVIIIe siècle, plusieurs recensements ont lieu mais sans grande cohérence et à intervalles irréguliers.

Sèvres comptait 223 feux en 1709 et 700 feux en 1790

En 1801 a lieu le premier recensement général de la population française, initié l’année précédente par Lucien Bonaparte alors ministre de l’Intérieur. Les maires doivent fournir un état de la population de leur commune. Dès lors, le recensement va se renouveler, peu ou prou, tous les 5 ans.
En 1822, une ordonnance royale confirme une périodicité quinquennale des recensements toutes les années terminées par 1 et par 6. Pendant plus d’un siècle, cette règle est scrupuleusement respectée, avec seulement des modifications contraintes par des situations de guerre.

Pour Sèvres, il existe les recensements pour les années 1817, 1822, 1831, 1836, 1840, 1846, 1851, 1856, 1861, 1866, 1872, 1876, 1881, 1886, 1891, 1896, 1901, 1906, 1911, 1921, 1926, 1931, 1936, 1946. La collection des recensements conservés aux archives est complétée par celle consultable en ligne sur le site des archives départementales des Hauts-de-Seine.
Dans les registres de recensement de population conservés on trouve, par adresse, la liste des habitants établie par familles : le chef de famille, sa femme, ses enfants, ses aïeux ou autres parents, éventuellement les domestiques. Les informations contenues dans les registres de recensement ont varié au fil du temps.  On y trouve au moins les noms et prénoms, l’âge ou la date de naissance, la position par rapport au chef de famille. La profession est indiquée dès 1817, la nationalité et / ou lieu de naissance en 1851, 1872 et à partir de 1886.
C’est d’abord le Ministère de l’Intérieur qui réalise les recensements avant que la Statistique générale de la France ne soit créée en 1833.

L’INSEE prend la main en 1946

Depuis 1946, c’est l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) qui dirige les enquêtes en partenariat avec les communes.
À compter de cette date, une dérive se produit : la périodicité de 5 ans n’est plus respectée et les délais s’allongent de plus en plus, en raison de la quantité croissante de renseignements demandés, de la durée nécessaire au traitement des informations mais aussi parce que l’opération est très coûteuse et difficile à organiser. Les derniers recensements exhaustifs ont eu lieu en 1946, 1954, 1962, 1968, 1975, 1982, 1990 et 1999. Ce dernier intervalle de neuf ans est trop long par rapport à la vitesse d’évolution de la réalité démographique.

En 2004, la France entreprend de mettre en application une nouvelle méthode de recensement afin de répondre à des préoccupations de lissage financier du coût des recensements pour l’État et à l’objectif d’obtenir annuellement des chiffres de populations légales par commune. Il en résulte deux systèmes de collecte selon la taille des communes et une méthode statistique pour la détermination des populations. Dans les communes de 10 000 habitants ou plus, les enquêtes sont réalisées tous les ans par sondage auprès de 8% des adresses recensées et dans les communes de moins de 10 000 habitants, le recensement a lieu tous les 5 ans à raison d’un cinquième des communes chaque année.

Aujourd’hui, le recensement permet de définir les populations légales de chaque commune, indispensable pour mener à bien les politiques publiques, définir les moyens de fonctionnement des communes et prendre des décisions adaptées en fonction de la population. Il sert également de base à de nombreuses autres enquêtes menées par l’Insee pour connaître et décrire la population française.

En complément des registres paroissiaux et d’état civil, les listes nominatives de recensement sont une source précieuse pour l’étude des personnes et des familles. Les archives les conservent jusqu’en 1975. La tenue de ces listes est interdite en 1982 par la commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL).

Le recensement en quelques dates

1817 : 3131 habitants

1840 : 4626 habitants

1901 : 8216 habitants

1921 : 11436 habitants

1946 : 15 242 habitants

1975 : 21 149 habitants

2008 : 23 122habitants

2019 : 23463 habitants

 

Généalogie : appel à bénévoles
Tous les lundis, des passionnés de généalogie se retrouvent aux Archives municipales pour répertorier les recensements de population.
Après avoir répertorié les registres de catholicité (actes de baptêmes, mariages, sépultures) de 1549 à 1792 puis les actes d’état civil de 1793 à 1880, les bénévoles se consacrent aux recensements de population afin d’entrevoir sous un autre angle la vie des Sévriens d’antan. À travers ces registres complémentaires aux actes d’état-civil, on peut lire la composition des familles ; leur origine, leur milieu social.
Ces bénévoles sont secondés par une équipe informatique pour la saisie des informations. La mise en ligne des informations est effectué par Thomas Farges qui perpétue ainsi la passion de son regretté père, Jacques Farges, qui a longtemps animé le cercle
de généalogie.
Avis aux amateurs : les actes d’état-civil n’ont pas encore été répertoriés de 1880 à 1900 ! L’association recherche de nouveaux bénévoles.

Renseignements :
Société d’Archéologie et d’Histoire de Sèvres
– 2, place du Colombier
Permanence chaque samedi matin de 9h à 12h30
Toutes les informations sur http://genealogie.sevres.fr/