Mona Massol, Thierry Delage :  portraits croisés de deux auteurs sévriens

Mona Massol, Thierry Delage : portraits croisés de deux auteurs sévriens

Portrait
Ils ne se connaissent pas, et pourtant ils ont un point commun… Celui d’avoir écrit leur premier livre. D’un côté, Souvenirs d’Arménie par Mona Massol, de l’autre Ma tante… et autres nouvelles par Thierry Delage.
Publié le 1 avril 2023 Modifié le 20 avril 2023

Sommaire

Souvenirs d’Arménie

Mona Massol est connue principalement à Sèvres pour ses expositions à la Sévrienne des arts… Mais depuis quelques semaines, cette artiste est également autrice suite à la parution de son premier livre sur son enfance, « Souvenirs d’Arménie » publié aux éditions L’Harmattan.
« Je suis née en Égypte, mais j’ai vécu toute mon enfance en Arménie. En 1948, des tensions ont commencé à se faire sentir en égypte, mes parents ont décidé de partir. En France tout d’abord, mais leur visa fut refusé. à l’époque, Staline faisait de la propagande pour faire venir les familles en Arménie, nous nous sommes donc rendus sur place » explique Mona Massol.
C’est dans les hauteurs de la capitale d’Erevan que la famille de Mona Massol s’installe. Et de partager : « j’ai eu une enfance heureuse, même si je sais que les conditions n’étaient pas faciles pour mes parents. Ils passaient d’une vie très aisée en Égypte à un quotidien plus simple et des fins de mois difficiles à boucler en Arménie ». Pendant 15 ans, Mona Massol vit paisiblement entourée de sa famille, allant à l’école (russe) et pratiquant des activités l’après-midi.
En 1963, elle quitte l’Arménie avec ses parents et sa petite sœur qui vient de naître. « Pour moi c’était un déchirement. Je ne voulais pas partir en France, quitter mes amis… » poursuit l’autrice. Et pourtant Mona Massol devra apprendre à vivre dans ce nouveau pays qu’elle adoptera très rapidement. Soixante années plus tard, Mona Massol revient sur cette enfance heureuse dans un livre autobiographique, Souvenirs d’Arménie. « Ma sœur cadette m’a posé de nombreuses questions sur ces années en Arménie, ainsi que le reste de ma famille. Et puis, un jour, j’ai retrouvé un paquet de lettres que ma mère écrivait à sa sœur quand nous vivions là-bas. Cela m’a rappelé de nombreux souvenirs, et j’ai commencé à les écrire. Je voulais simplement partager mon enfance avec mes proches et mes amis, mais jamais, je n’aurais pensé que mon livre serait publié ! Je suis assez fière du résultat ! » conclut Mona Massol.

Ma tante… et autres nouvelles

C’est dans son appartement sévrien que nous rencontrons Thierry Delage. L’écriture est venue sur le tard pour ce jeune auteur.
« Pour la naissance de mes enfants et petits-enfants, j’ai commencé à leur rédiger une lettre qui accompagnait la revue de presse du jour. J’ai également écrit une pièce de théâtre… Rien ne me disposait à l’écriture ! Gamin, j’étais très mauvais en français, en orthographe » explique Thierry Delage. Et de souligner : « il y a d’ailleurs une citation de Jean d’Ormesson qui me correspond bien : “sans doute, d’une façon ou d’une autre, toute littérature est liée à l’échec, c’est la revanche sur l’échec“ ».
Et puis, la Covid-19 est arrivée, chamboulant la vie de tous. « Ce livre, je l’ai écrit pendant cette période. J’ai pris ma plume et repéré des concours de nouvelles. J’en ai écrit une, puis deux, trois, etc. jusqu’à en avoir assez pour les regrouper et en faire un livre » explique l’auteur. Un éditeur en poche, son livre Ma tante… et autres nouvelles est publié il y a quelques mois. Aujourd’hui, Thierry Delage souhaite poursuivre son travail d’écriture en imaginant d’autres nouvelles. «Je me suis pris au jeu !» conclut-il.