Les grandes fêtes patronales de Saint-Romain

Les grandes fêtes patronales de Saint-Romain

Histoire et patrimoine
Le Sévrien vous propose, avec les Archives de la ville, de revivre les premières fêtes patronales qui célèbrent saint Romain, patron des mariniers et des bateliers.
Publié le 4 mai 2023 Modifié le 8 juin 2023

Sommaire

Sous l’Ancien Régime, on célébrait religieusement le 22 mai de chaque année, la translation des reliques de saint Romain, le saint patron de l’église depuis le XVe-XVIe siècle. Saint Romain est le patron des mariniers et des bateliers, nombreux alors sur la Seine et sur la rivière Savara, le futur ru de Marivel.
Sous le Premier Empire, la ville de Sèvres renoue avec cette tradition et organise dès le début du XIXe siècle une grande fête patronale.
Le 18 mars 1807, on peut lire dans le registre des délibérations du Conseil municipal que « plusieurs membres du Conseil s’étonnent que dans une commune aussi populaire que celle de Sèvres, chef-lieu de canton, il n’y ait point de fête ou foire commerciale tandis qu’en général, même dans la plus petite commune de l’Empire, il y en a annuellement le jour de la célébration de la fête du Patron. Considérant que la translation de saint Romain, se trouve le 25 mai de chaque année et que la fête patronale est célébrée médiocrement le 24 novembre, jour anniversaire de sa mort, il serait plus convenable que la fête patronale de Saint-Romain soit célébrée le dimanche le plus prêt de la translation de ce saint ».

La première fête patronale est née en 1807

C’est ainsi que la première fête patronale a lieu le dimanche 24 mai 1807. Les chefs d’œuvres de la Manufacture sont exposés au vue du public, des bals champêtres, des jeux et autres amusements non prohibés ainsi que des marchands prennent place dans différents lieux de la ville : quinconce, Grande Rue, place autour de l’église.
En 1852, la grande fête patronale est donnée sur les pelouses du Parc de Saint-Cloud. Le programme est impressionnant et s’étale sur trois jours : salves d’artillerie pour l’ouverture de la fête, grande messe solennelle en musique, prix de dévouement à une jeune fille de la ville, visites de la Manufacture, grande course de vitesse, grande fête hippique avec un steeple-chase comique à dos d’ânes, ascension de l’aérostat Napoléon, concert, bals, représentations théâtrales, grand concours de musique militaire, régates nautiques, feu d’artifice.
Les visiteurs peuvent profiter des jeux et de la loterie. Forains et saltimbanques sont autorisés à installer gratuitement des stands de tirs moyennant une inscription en mairie.
Les prix des différentes courses­ — vitesse, steeple-chase comique et régates à la rame, à la voile et à la yole ­— et de la loterie sont des pièces de la Manufacture.
Les fêtes nautiques attirent particulièrement le public. Elles sont rapidement complétées par des joutes nautiques. Deux concurrents avec chacun une embarcation, un équipage, une lance et un bouclier s’affrontent sur l’eau. Elles vont connaître un coup d’arrêt brutal avec la chute de l’Empire. Dans la première moitié du XXe siècle, les joutes nautiques deviennent un sport très populaire.