Tribunes libres – Juin 2023

Tribunes libres – Juin 2023

Tribune libre
Publié le 1 juin 2023 Modifié le 21 juin 2023

Sommaire

Tribune de la majorité

Sèvres a payé un lourd tribut au « tout-béton » et au « tout-voiture » au mitan des années 60 ! Qu’on en juge plutôt. Un échangeur autoroutier, celui de la Manufacture, installé à l’entrée de la ville, a coupé la ville de son fleuve. L’aménagement de la RN118 a éventré son parc de Brimborion qui surplombe la Seine. En centre-ville, la percée de l’avenue de l’Europe de part en part du centre-ville, son enjambement par une lourde passerelle automobile, la construction rapide de hauts immeubles de logements ont imprimé un caractère routier et bétonné à notre cœur de ville. Compte tenu des enjeux climatiques en cours, il nous faut maintenant réagir et traiter ces espaces abîmés.

C’est, en premier lieu, l’objet du réaménagement en cours de l’échangeur du Pont de Sèvres. La livraison prochaine de la Promenade des Jardins, mail piéton et arboré qui reliera la Seine au centre-ville, n’est que la première étape de ce grand projet qui verra la mise à bas de l’autopont, la création d’un kilomètre de piste cyclable, la plantation de près de 200 nouveaux arbres, la désimperméabilisation de 6300 m² de sols et la livraison d’un jardin à la française devant le Musée de céramique. Le tout, phasé, sera terminé fin 2027. Sèvres y gagnera une nouvelle entrée de ville.
C’est également l’enjeu de la requalification de la route départementale qui mène à Chaville. Sa requalification commencera en 2025 et se fera également par phases. Elle sera plantée de 225 arbres de haute tige supplémentaires, dotée de trottoirs élargis et d’une piste cyclable dans chaque sens.
C’est enfin l’enjeu de la requalification de notre centre-ville. Attendu depuis longtemps, ce projet, aujourd’hui finalisé, vous sera présenté lors d’une réunion publique au Sel jeudi 15 juin à 19h. Des panneaux installés in situ dans le centre-ville et sur les grilles de l’hôtel de ville vous l’illustreront également. Une fois vos avis et suggestions dûment enregistrés, la ville lancera concrètement le travail. Elle signera pour ce faire un contrat de concession avec un aménageur avant la fin de cette année 2023. Les premières interventions dans l’espace public débuteront en 2025. D’ici à quelques années, Sèvres sera doté d’un centre-ville plus vert, plus convivial, plus apaisé. Nous sommes fiers de porter ce projet ambitieux et d’avoir dégagé, les capacités financières nécessaires pour le mener à bien, grâce à la vente de notre société d’économie mixte en 2018 et à la mise en réserve d’une partie de la recette générée (20 millions d’euros).

L’équipe de la majorité
(29 élus non-inscrits ou membres de LR, du MoDem, de RE et de l’UDI)

Tribunes de l’opposition

Groupe Sèvres en transition

Expulsion des Enfants Animateurs ?

Les Enfants Animateurs, institution bien connue des habitant-es de Sèvres, a été créée il y a 53 ans avec pour objet d’offrir un cadre d’épanouissement éducatif aux enfants : atelier bricolage, sorties nature, culturelles et sportives, séjour de vacances. Mais c’est aussi un lieu où les enfants sont accompagnés pour leurs devoirs et où les familles peuvent obtenir de l’aide pour leurs démarches sociales ou éducatives. Reconnue par différents partenaires (État, département, écoles, psychologues, assistantes sociales…), elle occupe depuis 1982 une maison appartenant à la ville dans l’escalier Croix-Bosset. À l’époque, un accord entre l’Etat, la ville et l’association intervient pour acheter la maison délabrée. Les travaux de rénovation furent menés par les Enfants Animateurs, comme convenu. En échange du financement par l’Etat de l’acquisition de la maison, la ville s’est engagée à y héberger les Enfants Animateurs. Depuis 1982, la convention a été renouvelée par tacite reconduction (la dernière fois en 2018).
En juin dernier, en conseil municipal, nous avons alerté la majorité sur le fait que l’association rencontrait des difficultés pour recruter une personne pour succéder à sa directrice qui partait en retraite. On nous a alors assuré que la ville reconnaissait le rôle important de l’association, mais la majorité municipale n’a rien proposé pour l’aider. Celle-ci a cependant poursuivi son activité d’accompagnement scolaire d’élèves en grande difficulté grâce à ses bénévoles.
Durant l’hiver, la ville soudain soucieuse de l’état de la maison a fait réaliser un diagnostic par un architecte. A l’heure où nous écrivons ces lignes, ce rapport n’est pas parvenu à l’association, mais le maire lui a écrit pour lui signifier qu’elle devait quitter les lieux dans les 3 mois, indiquant que d’après ses estimations les travaux couteraient 980.000 euros. Le coup est rude pour les Enfants Animateurs qui ont régulièrement demandé à la ville d’engager des travaux et qui ont parfaitement entretenu les lieux.
Mais quel est le projet de la ville pour le devenir de cette maison ? La laisser vide, comme bon nombre de locaux municipaux : café de la mairie, caserne des pompiers, ancien Carrefour bio, centre administratif, multiples logements dédiés autrefois aux instituteurs… ? Est-il de bonne gestion de laisser le patrimoine de la ville se dégrader alors que 20 millions d’euros sont disponibles et qu’elle va consacrer 1,6 millions à l’éviction de la station-service ?
Une ville qui délaisse tant les associations utiles à la cohésion sociale ne mérite pas de figurer dans les palmarès des villes où il « fait bon vivre ». N’hésitez pas à apporter votre aide aux Enfants Animateurs !

Catherine Candelier, Jean Duplex, Anne-Marie de Longevialle Moulaï, Luai Jaff, Lucile Gasber-Aad
sevresentransition2020@gmail.com

Pour Sèvres

A l’heure où nous écrivons ces lignes, la majorité municipale doit annoncer son nouveau projet de centre-ville pour lequel nous n’avons pas été consultés. Après 2 projets avortés, nous attendons avec scepticisme ce 3ème projet au coût exorbitant et dont l’échéance est encore repoussée. Quel dommage pour les Sévriens ! Dans l’intervalle, le centre-ville continue de se détériorer, la ville n’investit pas assez dans l’atténuation et l’adaptation climatique et fait peu de cas des besoins de ses associations, comme en témoigne sa décision récente de déloger les Enfants Animateurs. A lire sur poursevres.fr.

Denis Moron