Sèvres – Cité de la céramique

Sèvres – Cité de la céramique

Histoire et patrimoine
Publié le 14 janvier 2021 Modifié le 1 février 2021

Sommaire

La Manufacture de porcelaine, créée en 1740 à Vincennes puis transférée en 1756 à Sèvres, s’installe en 1876 sur une partie du domaine de Saint-Cloud cédée par Napoléon III, dans de nouveaux bâtiments plus vastes construits d’après les plans de Laudin. Ces bâtiments protégés en 1942 au titre des monuments historiques l’abritent encore aujourd’hui.
La Cité produit des objets de céramique d’art, rééditions de modèles anciens ou créations contemporaines selon des techniques artisanales.

Elle mène également des activités de recherche technique, scientifique et historique dans le domaine de la céramique et assure la vente et la diffusion de ses produits. Aujourd’hui, près de 120 céramistes y travaillent et se transmettent leur savoir-faire. Ils produisent environ 3 000 pièces par an. Ces pièces sont intégralement fabriquées dans les 27 ateliers de la manufacture.

Dans le laboratoire, les chimistes élaborent les formules des pâtes et mettent au point les émaux et les couleurs : les couleurs de grand feu (cuisson supérieure à 1 100°C) se distinguent des couleurs de petit feu (cuisson inférieure à 1 000°C). Le métal précieux le plus utilisé est l’or pur à 24 carats provenant d’un lingot réduit en poudre.

Les quatre pâtes à porcelaine, la pâte dure, la pâte tendre, la pâte nouvelle et la pâte blanche, sont préparées au « moulin » à partir de trois matières premières stockées sur place : le kaolin, le feldspath et le quartz.

Pour réaliser les moules, le plâtre est travaillé à la main dans trois ateliers. La réserve, nommée le « Magot » renferme 90 000 moules.
Trois métiers de façonnage utilisent une pâte à porcelaine malléable dite « plastique » : le tournage (pour les vases, tasses, théières…), le calibrage (pour les assiettes), le moulage-reparage (pour les biscuits).

La « barbotine », pâte liquide, sert quant à elle au grand et au petit coulage, ce qui permet la réalisation de vases de grande dimension ou de pièces non circulaires et à reliefs. Elle arrive directement du « moulin » par des tuyaux et est versée dans les moules.

Une fois façonnés, tous les objets, à l’exception des biscuits, sont cuits une première fois à 980°C. Cette cuisson « de dégourdi » solidifie la porcelaine tout en lui laissant de la porosité. La pièce est alors prête pour l’émaillage par trempage, opération délicate de quelques secondes. La pièce sèche au moins quarante-huit heures puis elle est retouchée au pinceau. Elle cuit ensuite à haute température (la plus élevée est de 1 380°C). Les biscuits cuisent après façonnage directement à haute température et sont polis après cuisson.

À la sortie du four, un tri rigoureux est opéré lors du «défournement » : seul le sublime est conservé. Le grand four alimenté avec du bois de bouleau, dernier de ce type en activité, est encore utilisé pour les grandes pièces.

Les différents métiers de décoration au moyen de couleurs ou métaux précieux peuvent alors intervenir avant les dernières étapes de montage et de ciselure qui consistent à travailler le métal qui servira de socle ou d’ornement à la porcelaine.

Aux côtés de la Manufacture, face à la Seine, se tient le musée de la Céramique. Fondé en 1812 par Alexandre Brongniart, directeur et administrateur de la manufacture, il retrace l’histoire de la céramique à travers le monde. La statue de Bernard Palissy, grande figure de la céramique en France, orne sa cour d’honneur.

Depuis le 1er janvier 2010, la manufacture et le musée sont réunis pour former l’établissement public Sèvres – Cité de la Céramique, pôle international des arts du feu. Sa mission est de soutenir la création contemporaine et l’accessibilité de ses collections au plus grand nombre.